C. Anecdotes et annexes

DES ANECDOTES

 

                                     

UNE SOIREE DIFFICILE

                                    Cela s’est passé à Bussac le 10 juillet 1986 après une journée qui avait conduit le groupe à effectuer une croisière inter îles au large des côtes charentaises.

                                   Le soir, un certain nombre d’oronais et de charentais se retrouvait à souper chez l’un d’entre nous. Ce jour-là le soleil avait brillé fort et il faisait bon sur la terrasse à 20 heures pour prendre l’apéritif, du pineau charentais bien sûr !

Un ami oronais arrive en retard, il se retrouve un verre à la main et fait le tour de l’assistance pour saluer ceux qu’il n’avait pas vus de la journée. Le temps de faire le tour de la terrasse, son verre se trouve rempli 3 fois si ce n’est plus…. Le repas qui suit est copieusement arrosé, la température très douce permet facilement de prolonger cette soirée, mais à un certain moment, il faut bien songer à rentrer.

Notre oronais, tôt le matin, rentre chez son logeur et alors qu’il couche au premier étage il décide de ne pas allumer l’électricité pour ne pas réveiller ses hôtes et rejoint sa chambre dans le noir. Arrivé dans la pièce, toujours dans le noir, le plus difficile reste à faire : se coucher !

                                   Alors, quand le lendemain il raconte son aventure, il dit « j’ai pris le lit quand il est passé ! »

 

 LE PAS DE CHEVRES ET LA BOUTEILLE DE BORDEAUX

                                    Nous sommes partis de la cabane des Dix il y a environ 1 h 30 lorsque nous arrivons au pas de chèvres.

                                   Le pas de chèvres, c’est une falaise de près de 15 m de haut qu’il faut franchir par deux échelles métalliques fixées à même le rocher.

                                   Pour faciliter la montée de chacun, les sacs à dos sont rassemblés et attachés à une corde, ils sont hissés en haut de la falaise. L’opération s’effectue en plusieurs voyages.

                                   Roland ne veut pas se défaire de son sac et s’entête à vouloir monter les échelles avec sa charge sur le dos. Ce qu’il fait.

                                   Arrivés là-haut, les membres du groupe cherchent toujours à comprendre pourquoi il n’a pas voulu se séparer de son sac.

                                   La réponse est simple. Depuis hier matin, je porte mon sac à dos qui contient entre autres une bouteille de Bordeaux qui a déjà fait le voyage Bussac-Oron.

                                   J’ai toujours pensé que nous boirions cette bouteille le 2ème  jour de notre course après que les grosses difficultés seraient passées. Lorsque tout à l’heure j’ai vu les sacs, en montant, cogner le long du rocher, je me suis dit que, après l’avoir amenée jusqu’ici, je n’allais pas la sacrifier dans ces conditions.

                                   C’est comme ça qu’à midi nous avons pu boire une petite gorgée de Bordeaux que nous avions bien méritée après tous nos efforts de ces deux journées.

  

NUIT BLANCHE A BUSSAC

Lors de l’inauguration du Foyer Rural de Bussac, le samedi 3 septembre 1983, Henri et Pierrette Courtin logent Jean Jacques Platel un musicien de la Floronette.

                                   Après l’inauguration, la soirée dansante du 3 au 4 se prolonge très tardivement puisque la musique s’arrête à 4 heures du matin et, le temps de fermer les portes, nous (les derniers responsables) partons nous coucher car tout à l’heure nous repartons pour la plage de Saint Georges de Didonne.

                                   Il est 8 heures passées et Henri et Pierrette s’inquiètent de ne pas voir leur hôte venir prendre le petit déjeuner.

                                   Henri frappe à la porte de la chambre et n’obtient pas de réponse.

                                   Espérant que le dormeur a entendu, il attend encore. Ne voyant toujours personne, il part à l’extérieur regarder par la fenêtre voir si son invité est réveillé ou non. Surprise ! il n’y a personne dans la chambre.

                                   L’inquiétude ne dure pas car tout à coup il voit ce dernier qui arrive dans l’allée du jardin.

                                   Pour une première visite à Bussac notre ami Jean Jacques a, au cours de la nuit, lié connaissance avec une famille bussacaise présente à la soirée dansante (Michel Berniard).

                                   N’ayant pas épuisé le sujet de leur conversation, ils sont partis continuer chez Michel. C’est ainsi que Jean Jacques a passé une nuit blanche à Bussac causant une petite frayeur à Henri et Pierrette.

                                  

 LA COIFFE DE MARIE-CLAUDE

 Au début de nos échanges, nous avions convenu, pour les cérémonies à Oron que Marie-Claude et Jean-Marc seraient habillés de leurs costumes folkloriques charentais. Comme ils font le voyage en train, ils demandent à Janine (Castillon) si elle n’a pas une petite place dans sa voiture pour transporter la coiffe.

            Pas si petite que ça, la place, car la coiffe repose dans un coffre en bois qui fait environ 60 cm de côté. Mais comme nous ne sommes que tous les deux, dit Janine, ça ira, nous le mettrons sur le siège arrière. Pas de risque que la coiffe soit manipulée par des petites mains curieuses, le coffre est fermé à clé et porte l’estampille et la photographie du groupe folklorique Aunis et Saintonge.

Le voyage se déroule sans incident jusqu’à la frontière, jusqu’au traditionnel : «  Qu’avez vous à déclarer ? »

                                   Surtout ne pas répondre rien quand on est Présidente de l’association de jumelage. Janine explique donc sa fonction et indique qu’elle transporte des galettes charentaises et 2 ou 3 bouteilles de pineau.

-          « Est-ce 2 bouteilles ? Ou est-ce 3 ? » demande le douanier.

-          « C’est plutôt 3 », répond Jojo, qui ignore que Janine en a calé d’autres dans la valise.

-          « Bon, il faut être précis : nous disons donc 3 bouteilles de vin de marque pinot. »

Puis notre douanier, fait glisser son œil, de Jojo vers la banquette arrière et interroge :

-          « Et ça, qu’y a-t-il dans cette boite ? » l’air soupçonneux et la voix qui enfle.

-          « Dans ce coffre, c’est une coiffe saintongeaise qui appartient à une amie. Voici la photo du groupe et voici mon amie. »

-          « Ouvrez cette boite ! » la voix traînante, de moins en moins aimable.

-          « Impossible, je n’ai pas la clé ! »

-          « Et où est-elle la clé ? »

-          « Avec mon amie, dans le train, entre Paris et Lausanne ! »

-          « Je vous dis qu’il faut ouvrir cette boite ! »

-          « Si vous y tenez vraiment, il vous faudra attendre l’arrivée de mon amie (et alors là une inspiration de Janine) à moins que vous obteniez une autorisation du Ministère de la Culture, car si cette coiffe est si bien protégée, c’est parce que c’est une pièce de musée »

Fallait un certain culot pour affirmer un truc pareil ou alors un petit  brin d’inconscience ! Oui mais voilà le bluff a fonctionné et le douanier complètement interloqué par l’assurance de maman Janine :

-          « Bon si vous le dites, je ne vais pas vous retenir plus longtemps ! »

Ouf ! Heureusement qu’il n’a pas insisté pour faire ouvrir le coffre, car outre la coiffe, celui-ci contenait 10 bouteilles de pineau et de cognac plus un service en porcelaine de Limoges.

 

ORON, C’EST OU ?

Nous sommes le 8 juillet 1984. Paul Pimienta et ses deux fils, Bernard et Josiane Demazoin et leurs deux enfants, Michel, Nicole et Valérie Chabot prennent la route pour Oron.

                                   C’est une belle journée qui s’annonce ! Le parcours jusqu’à Nantua ne pose aucun problème et puis tout à coup, allez savoir pourquoi, le convoi se retrouve sur la route d’Oyonnax. Il continue sur Saint Claude, la cité des pipes, les gorges du Flume et le fameux chapeau de gendarme et pour finir le col de la faucille.

            Joli parcours certes, beaucoup de forêts, de petites routes peu encombrées mais peu droites, le trajet peu reposant devient bientôt interminable.

            Ils s’arrêtent pour pique-niquer et comme le départ a eu lieu très tôt le matin, ils font une petite sieste réparatrice.

                15 H s’affichent, le convoi reprend sa route et passe la frontière à Ferney Voltaire pour se diriger vers Oron. Ce n’est encore que vers Oron car il faudra s’arrêter encore deux fois pour demander le chemin.

                                   Il est 17 H lorsque nos joyeux touristes arrivent sur la place d’Oron alors que tout le monde est déjà installé dans les familles et que les premières festivités d’accueil sont sur le point de débuter.

                                   Ouf ! bien contents d’être arrivés !

 

PIQUE-NIQUE DANS LE BORDELAIS

Ce dimanche 13/7/1986 nous nous rendons dans la région bordelaise, à midi, nous décidons de pique-niquer en bordure de route, non loin de la propriété du baron de Rothschild. Chacun s’installe autour de son pique-nique et la gaieté va bon train.

                                   Pour digérer, certains vont de groupes en groupes pour faire un brin de causette et parcourent le pré. A son extrémité, un fossé recevant des eaux sales, venant dont on ne sait d’où. Marie-Claude bien sûr, toujours curieuse s’approche et Jacky, sans avoir l’air d’y toucher la pousse. Plouf ! elle se retrouve les deux pieds enfoncés dans ce mélange de boue et d’eaux nauséabondes. En voulant s’en sortir elle abandonne bien involontairement l’une de ses chaussures qui reste au fond.

                                  

Inutile de dire que la situation n’est pas triste, sauf peut-être, pour notre amie Marie-Claude qui n’arrive pas à récupérer son bien. Heureusement Paulette (Guichoud) a pitié d’elle, aussi elle retrousse son pantalon et munie d’un bâton commence à effectuer des fouilles dans ce fossé. Elle en extrait la chaussure couverte d’herbe et de boue et d’ajouter avec l’humour qu’on lui connaît « Marie-Claude est tombée dans la m…. à Rothschild » Cela a bien amusé toute l’assistance.

                                   Cette journée est bien celle des gags. En effet, voyant cette nombreuse assistance, un vendeur ambulant d’origine africaine, s’arrête, descend de son véhicule et vient proposer ses divers objets. Il laisse son véhicule sur le bord de la route, moteur en marche, grave erreur ! Alors qu’il va de groupes en groupes notre ami Jean-Daniel (Pasche) monte à bord et part avec la voiture sous le regard pétrifié de notre vendeur qui s’écrie « Oh le c.., il a piqué ma voiture ! »

                                   Bien sûr, Jean-Daniel revient quelques minutes après un petit parcours et notre chaland retrouve un peu son sourire en même temps que son véhicule. Une franche poignée de mains entre les deux hommes accompagnée d’une aussi franche rigolade et notre homme trouve que la plaisanterie a assez duré et il ne s’éternise pas au milieu de « ces drôles de clients »

 

QU’AVEZ VOUS A DECLARER ?

Dimanche 3 juillet 1988 un défilé de 17 voitures quitte Bussac pour la direction d’Oron la Ville avec dans les coffres, valises, cadeaux et surtout du pineau des charentes.

                                   Chacun voyage à son rythme selon les arrêts et quelques heures plus tard les voitures sont réparties sur plusieurs dizaines de kilomètres. D’une manière générale, la traversée se passe assez bien et la famille Garlopeau voyage de concert avec la famille Guiter.

                                   Arrive la douane à Saint-Julien en Genevois et là notre ami Jean est déjà anxieux. Il peut, toutes les voitures sont passées sans problème, mais lui se fait arrêter. Après la rituelle question posée par le douanier « Qu’avez-vous à déclarer ? » et les réponses pas suffisamment convaincantes, notre ami est appelé à ouvrir son coffre.

Evidemment les bouteilles de pineau paraissent en trop grand nombre, surtout qu’il ne veut pas entendre parler de vin, pour lui c’est de l’alcool et les explications ne lui conviennent pas. Il confisque 6 bouteilles transportées pour le compte du Comité de Jumelage destinées à l’apéritif que ce dernier compte offrir aux amis Oronais lors de notre séjour.

                        Et l’ami Jean de déclarer : « Quand je vous dis que ce n’est pas facile de passer la douane suisse ! » (Ca dépend qui ?)

                        Huit jours plus tard, nos amis se représentent à la douane de Saint-Julien pour récupérer leurs 6 bouteilles. Les douaniers doivent être surpris car ils leur faut une heure pour retrouver ces bouteilles parmi les monceaux de marchandises saisies et remplissant le hangar.

De retour à Bussac, tous ensemble, en charriant Jeannot, cela nous donne l’occasion de prendre l’apéro au Foyer Rural avec ce pineau qui a un petit goût de je ne sais quoi en  plus !

                                   Pour rien au monde, nos amis, n’auraient laissé ce divin nectar à des douaniers ! 

 

T.G.V : JE MONTE OU JE DESCENDS ?

Ce 3/7/1988 Marie-Claude et Jean-Marc décident de voyager vers Oron par le train puisque chaque participant à l’échange s’y rend par ses propres moyens. Avant le départ, il est convenu que lorsqu’ils seront à Paris ils feront le voyage en compagnie de Véronique (Gaudin) et ses deux filles. Jean-Marc leur a proposé d’aller à leur rencontre car le temps nécessaire pour aller d’une gare à l’autre est vraiment très court. Il propose à Marie-Claude de prendre place dans le train aux places réservées et lui installe tous les bagages à proximité. De son côté, il court vite en direction des trois Bussacaises qui tardent à arriver. Lorsqu’il les rejoint, il s’empare des bagages et tous se précipitent dans le train sur le point de partir. Ouf ! il était temps ! En effet, à peine montés le T.G.V démarre et Jean-Marc repart retrouver Marie-Claude.

                                   Arrivé à la place où Marie-Claude aurait du être assise, surprise, le siège est vide et les bagages ont disparu. Mais que s’est-il passé ? Jean-Marc comprend très vite que la panique l’a envahi et à l’idée de se retrouver seule dans le train, alors qu’elle n’est pas familière de ce type de transport elle a préféré redescendre pensant que son mari n’était pas monté. Une seule solution s’impose, descendre au prochain arrêt et revenir la chercher car encombrée par tous les bagages (y compris le sac qui contient une partie des bouteilles de pineau pour l’apéritif en Suisse - on sait déjà qu’une partie du lot de ces bouteilles a déjà été abandonnée à la douane par notre ami Jeannot) Jean-Marc sait qu’elle ne bougera pas de la gare de Lyon.

Le prochain arrêt, c’est Dijon ! et compte tenu de la correspondance cela va demander un certain temps (comme aurait dit le regretté Fernand Raynaud). De retour à Paris, il l’a retrouve près de la salle d’attente, assise sur un banc, toute angoissée et tremblante à l’idée de se faire attraper par son chéri mais finalement ce n’est pas une catastrophe.

                                   Une nuit passée à Paris chez un cousin et voici nos deux Bussacais qui débarquent à Oron 12 heures après le groupe et qui se font bien charrier.

                                   Ces petits incidents de parcours restent gravés pour longtemps dans toutes les mémoires.

 
UN MARIAGE

En mai 1981, elle n’a pas encore 11 ans, lui va vers ses 12.

Elle est la fille du municipal Oronais qui œuvre pour la réalisation de ce jumelage.

Lui est le fils du Président du Foyer Rural Municipal de Bussac sur Charente.

                                   Lors du premier échange en mai 81, le municipal et son épouse offrent le gîte et le couvert à M. le Président et madame.

                                   C’est ainsi que Philippe et Barbara font connaissance.

                                   Ils grandissent, se revoient quelquefois au cours des échanges selon leurs disponibilités.

                                   Lors de la rencontre de 1991 et plus particulièrement pendant les deux jours passés à Rocamadour, Padirac, Brive, Beynac …. Etc… C’est le début d’un grand amour.

                                   Ils se marient le 29 juin 1996.

                                   Une petite Roxanne arrive dans leur foyer le 5 février 1999.

                                   Voilà le vrai fruit du jumelage !

  

LES EGARES DE LA CROIX DE BREHONAT

Ce mardi 13 juillet 93 nos amis Suisses nous proposent une marche en montagne jusqu’à la Croix de Bréhonat - altitude 2200 mètres. Le groupe part donc tranquillement, chacun allant à son rythme. Parmi les quelques enfants qui nous accompagnent, trois se portent rapidement en tête, Jacques Pasche, Emmanuel Allinand et Caroline Brethes. Nos deux petits Bussacais ont 11 ans. La cadence des enfants est nettement supérieure à celle des adultes, peu de temps après être partis ils distancent tout le monde sans avoir éveillé l’attention de qui que ce soit sauf des deux mamans Bussacaises qui ne tardent pas à s’inquiéter. Si Dominique ne montre pas trop son angoisse, Marie-Claude, par contre, commence à s’affoler. Les papas accélèrent le pas et cherchent à rattraper les fugitifs mais arrivés au sommet ils ne trouvent que Jacques qui n’a pas attendu ses deux compagnons de route.

                                   Lorsque le groupe arrive à son tour, les deux enfants n’ont toujours pas donné signe de vie. Et puis tout à coup en regardant bien en dessous de l’endroit où nous sommes, on voit les deux gamins qui cherchent leur route pour nous rejoindre.

                                   Que s’est-il passé ? Une chose toute simple, à un certain moment les deux poursuivants ne voyant plus Jacques devant eux ont filé tout droit alors qu’il fallait bifurquer. Peu de temps après, ne voyant plus personne, ni devant, ni derrière ils ont compris qu’ils avaient commis une erreur et ont rebroussé chemin jusqu’au carrefour pour reprendre la bonne route. C’est comme cela qu’ils  arrivent 10 minutes après tout le monde.

                                   Emmanuel ne laisse pas apparaître sa peur mais il a droit à un savon en règle de la part de sa maman qui a toute la peine à se contenir. Caroline, elle par contre, a tellement eu peur, elle n’a pas besoin de leçon de morale mais a plutôt besoin d’être consolée.

                                   En montagne, nous ne sommes jamais trop prudents !

 

LES DISTRAITS DE LUCERNE

Ce 5 juillet 1988, nous partons pour la source du Rhône et faisons une halte à Lucerne pour visiter la ville. Il est convenu que tout le monde doit être revenu aux bus à une heure précisée au départ.

                                   Le temps imparti étant écoulé, la troupe se retrouve sur la place prête à poursuivre sa route. Non ! non ! ce n’est pas possible il nous manque deux voyageurs. Aurions-nous des fugueurs dans le groupe ? Non, tout simplement des distraits qui n’ont pas vu le temps s’écouler et qui en sont encore à admirer les chefs d’œuvre de la cité.

                                   Mais au fait, de qui s’agit-il ? Des noms… des noms… ! Tant pis je cafte Frédéric Corboz et son hôte Guy Chapuis.

  

LE JUS DE POMMES DE LOUIS CORBOZ

En décembre 1982, au cours de la semaine d’initiation au ski, Louis et Anna invitent un soir deux familles Bussacaises à partager leur repas. Est-ce le froid qui règne dehors ce soir-là ou bien la chaleur à l’intérieur de la pièce ? Il semble que les invités ont soif .

En effet, pendant le repas Louis sert du jus de pommes et ce breuvage semble très apprécié. Si mes informations sont exactes, et je crois qu’elles le sont, ils en boivent 9 pichets.

Il est vraiment bon ton jus de pommes Louis !  



 

 

REGARDS SUR LE JUMELAGE

  

                                   J’ai rassemblé dans ce chapitre les points de vue, les sentiments, les coups de cœur de tous ceux ayant contribué à la réalisation du jumelage aussi bien dans la phase officielle que dans la partie animation de ces 20 années et qu’ils ont bien voulu me faire parvenir.

                                   Les textes signés de leurs auteurs sont publiés en l’état et l’ordre ne correspond à rien, sauf si ce n’est celui dans lequel les manuscrits me sont arrivés ou celui dans lequel je les ai repris pour les transcrire.

                                   J’y ai ajouté quelques éléments prélevés dans le livre d’or qui me semblent bien refléter ce que nous avons vécu au cours de cette période.

 

 

Les vingt ans du jumelage

Et oui, le jumelage a 20 ans !

Ça passe vite tout de même !

En ce 29 mai 1981, date de notre première rencontre, nous ne pensions pas aux 20 ans, pas plus qu’aux 10 ans…

Nous étions émerveillés devant une situation que nous avions du mal à imaginer.

Comment des gens dont nous ignorions l’existence quelques heures avant, avaient-ils pu nous ouvrir si grands leurs bras, leur maison, leur cœur ??

Je me souviendrai toute ma vie de ce chaleureux accueil que nous avaient réservé en particulier Walter et Micheline. Ce sont les premiers « suisses » que nous avons vus en descendant du car et qui sont venus vers nous pour nous saluer. Leur accent chantant nous a bien fait comprendre que nous étions arrivés.

Et toutes ces fleurs sur les maisons, ce « tivoli » où nous avons mangé la raclette, met inconnu pour la plupart d’entre nous. Le Rêve.

Voilà, c’était le rêve. Mais le rêve est devenu réalité.

Tous les deux ans, c’est avec le même enthousiasme et la même impatience que nous nous retrouvons. De la cabane des dix au Puy du Fou en passant par la course au Moléson ou le Futuroscope, chaque excursion est une découverte et le renforcement de cette amitié, de cette complicité.

Là-bas, le petit blanc,

Ici, le pineau

Là-bas la fondue

Ici, les moules ou autres.

Tout est régal et convivialité.

Chaque occasion est bonne pour parler de ces moments inoubliables et privilégiés que nous vivons les uns et les autres, les uns avec les autres.

Depuis ce 29 mai 1981, nous en avons vu grandir,

Nous en avons vu vieillir,

Et malheureusement, nous en avons vu partir.

Depuis tout ce temps, nous avons essayé d’agrandir la famille du jumelage ; ce n’est pas facile.

tains sont pris par le travail, d’autres par les enfants, d’autres n’osent pas…

Et puis, il y a ceux qui ont osé et qui ne regrettent pas.

Il y a les anciens du tout début qui sont toujours là et qui participent activement, qui répondent toujours présents, pour un coup de main lors de nos manifestations. Et c’est dans la joie et la bonne humeur, toujours, que se déroulent ces rencontres.

A tous encore un grand merci.

Je me suis beaucoup « régalée » avec vous, à préparer tous ces déplacements, ces manifestations, ces festivités ou ces réceptions.

Bientôt, je laisserai ma place, car il faut innover, toujours, et laisser la place à d’autres qui ont d’autres idées et d’autres objectifs, peut-être… 

Mais je serai là, avec vous, pour les 30 ans.

 

                                                                                               Christiane GENAT

 

 

Réflexions sur vingt ans de jumelage

                                   
                                   Vingt ans déjà !

                                   Vingt ans c’est environ quatre vingts ou huitante jours passés en commun depuis ce 31 mai 1981, quatre vingts jours de rencontres organisées car je ne compte pas toutes les visites privées des uns chez les autres. C’est presque 3 mois qui ont permis à ceux d’ici, comme à ceux de là-bas, de découvrir le pays de l’autre, de découvrir la mentalité de l’autre et de fraterniser avec l’autre.

                                   Vingt ans, c’est plus de 7500 kilomètres de route parcourus par chacun, à bicyclette, en voiture, en bus ou en train pour retrouver l’autre, ce Charentais ou ce Vaudois.

                                   Le jumelage, une fois les officialités passées, c’est le désir de se connaître mutuellement, d’apprécier ses similitudes (le quart d’heure charentais a la même durée que le quart d’heure vaudois) et ses différences (soixante-dix se dit septante chez nous), désir qui aboutit à des amitiés profondes et même plus parfois.

                                   Chez les jumeaux les joies et les peines sont ressenties et partagées même si une grande distance les sépare. Dans le jumelage c’est pareil et c’est ce qui fait sa force car, en vingt ans, que de joies mais aussi de peines nous avons partagées.

                                   Le jumelage c’est aussi une façon de préparer l’Europe de demain en nous permettant de faire tomber certains à priori et certaines idées préconçues.

                                   Un seul bémol à ces réflexions : vingt ans de jumelage c’est vingt ans de plus pour ceux qui ont décidé, avec courage ou inconscience, de se lancer dans cette aventure, ce qui implique qu’une relève est nécessaire et ceci est sans doute le point qui nous préoccupe le plus, d’un côté comme de l’autre. Comment transmettre à la génération suivante l’enthousiasme que nous avons tous eu et que nous avons encore ?

                                   Nous n’avons pas encore réussi à mettre sur pieds des échanges scolaires, pour différentes raisons administratives, politiques ou financières. Ces échanges sont la meilleure façon de faire connaître le jumelage à une nouvelle génération de parents ; il faut donc remettre l’ouvrage sur le métier jusqu’à la réussite de ce projet.

                                   Enfin, vingt ans de jumelage c’est une montagne de souvenirs, de découvertes et d’amitiés.

                                   « Si c’était à refaire, je le referais ! »

 

                                                                                   Jean-Philippe KISSLING

 


 

JUMELAGE : Que signifie ce mot ?

                                    D’après le dictionnaire, c’est tout simplement « grouper deux par deux » ou mieux encore « accoupler deux objets semblables »

                                   Et c’est sur le terme semblable que j’insisterai, car comment la solide amitié qui unit familles oronaises et familles bussacaises aurait-elle pu durer 20 ans si nous n’avions pas eu bon nombre de points communs et principalement : profiter ensemble des bienfaits que la vie nous donne.

                                   Chacun a eu à apprendre à son « jumeau » : découvrir ses coutumes, sa façon de vivre et l’histoire de nos deux régions. Les différences sont là, c’est sûr mais l’être humain a les mêmes joies et les mêmes peines ; c’est cela être semblable. Et, au cours de tous les échanges, que ce soit en Suisse ou en France, toute cette « horde » d’amis, comme l’ont si bien dit les Oronais au moment des 10 ans du jumelage, a su perpétuer ce très fort sentiment : L’AMITIE.

                                   En 1996 ce jumelage se concrétise par un événement qui marque la vie de nos deux cités : une jeune Oronaise convole en justes noces avec un jeune Bussacais. Nous en parlons dans nos journaux respectifs, Bussac info et le Courrier de la Broye et du Jorat.

                                   Je me plais à relire, de temps à autre, certains articles publiés au cours de ces 20 ans. J’en ai retenu quelques expressions significatives : « nous partîmes 25, mais par un prompt renfort, nous nous vîmes bien plus en arrivant au bord… de l’Atlantique » ou bien encore  « les rencontres entre nos deux cités se résument en ces mots : accueil, amitié, rires et bonne humeur, découverte . »

                                    Nous aimons notre Saintonge, ils aiment leur Canton de Vaud. Nous chantons « La Charentaise » ou « Charente mon amie » ils chantent « Le vieux chalet » ou « Le pays Romand ».


Aimer sa région et savoir la faire apprécier à ses amis, c’est aussi cela le JUMELAGE.

A nos jumeaux de Suisse qui liront ces lignes, je dis Grand Merci pour tout ce que nous avons vécu ensemble et comme le disait si bien Gérard de Nerval : « L’expérience de chacun est le trésor de tous ! »

Que nos deux cités restent unies à jamais !

Marie-Claude ALLINAND

                                   


20 ANS DE JUMELAGE

                                   
Roland Monget m’a demandé d’écrire quelques lignes pour son ouvrage qui retrace l’histoire du jumelage entre Oron et Bussac.

                                   C’est avec plaisir que je réponds à sa sollicitation.

                                   L’amitié entre les peuples a tout à gagner au développement de ces relations entre les habitants de plusieurs communes ; accueillir les uns et les autres, recevoir chez soi les femmes et les hommes venus parfois de très loin, avec des habitudes de vie très différentes, voilà une bonne façon de montrer à nos enfants les valeurs auxquelles nous sommes attachés.

Nos amis du pays de Vaud ont certes des coutumes bien proches des nôtres, nous l’avons constaté ! mais ils ont aussi des traditions, une culture qui fait l’intérêt de les rencontrer et d’apprendre à les connaître.

L’année dernière, pour l’anniversaire des 20 ans du Foyer Rural, quelques-uns sont venus, et les visages souriants des Suisses et des Français faisaient plaisir à voir.

Cette année, le jumelage fête ses vingt ans et je forme des vœux pour que les festivités de juillet qui se dérouleront à Oron soient l’occasion de poursuivre dans cette voie…

A quand un troisième partenaire que nous aurions choisi ensemble ?

                                                                                          

Christophe DOURTHE, Maire en exercice

 VINGT ANS !


On l’avait voulu, on avait cherché, on avait trouvé et nous y allâmes.

Qui en vélo, qui en bus ou en voiture, enthousiastes et un peu tendus par cette découverte.

Un discours, un arbre planté, une 203 rouge manifestant son adhésion à un événement récent qui en attristait d’autres … c’était il y a vingt ans !

On descendit de l’estrade et l’on se mêla à la foule colorée pour découvrir les lieux.

Il fut alors décidé que l’on se rencontrerait alternativement tous les deux ans.

C’était une décision raisonnable… trop peut-être et c’est pourquoi un appel téléphonique suffit parfois à vous rassembler à Paris, en Ariège, dans l’Hérault ou, bien sûr, à Oron comme à Bussac !

 

                                                                                              Guy CHAPUIS

                                                                                  Maire Signataire du jumelage

 

 



CEUX QUI NOUS ONT QUITTES

 

         « La mort, c’est tellement obligatoire que c’est presque une formalité »    (Marcel Pagnol)

 

Au moment où nous célébrons le 20ème anniversaire de notre jumelage, nous souhaitons avoir une pensée particulière pour ceux qui nous ont quittés.

                                   Ils étaient avec nous dès les premiers jours ou ils nous ont rejoints en cours de route et aujourd’hui pour des raisons diverses ils ne sont plus là.

                                   L’accident, la maladie ou tout simplement la vieillesse les a ravis à notre affection. Pour que leur souvenir demeure, nous en retrouvons la liste ci-après en souhaitant que le rédacteur n’oublie personne et ce bien involontairement.

 

 

-          Pour Bussac sur Charente

- Mme            Andrée            Boulestier

- M.                 Henri               Boulestier

- Mme            Odette             Bouraud

- M.                 René               Bouraud

- M.                 Philippe          Faveau

- Mme            Paulette          Lagarde

 

 -          Pour Oron La Ville                         

- M.                 Isidore            Arnoldi

- Mme            Linette            Arnoldi

- M.                 Louis              Berger

- M.                 Ami                 Guichoud

- Mme            Marie              Leresche

- M.                 Pierre             Porchet

 

 

 

à  Ami

                         Lorsque ce vendredi 28 mai 1981, nous débarquons pour la première fois à Oron avec le groupe de cyclistes, il est là sur la place à nous attendre.

                        Spontanément, pour faire profiter du spectacle à tous ceux qui patientent depuis un certain temps, il invite les cyclistes à suivre sa Peugeot 203 rouge dans un mini-tour du bourg que le groupe accomplit 5 ou 6 fois à toute allure.

                        Tout de suite c’est la fête ! C’est notre premier contact avec Ami Guichoud, il y en aura beaucoup d’autres au cours des 6 années suivantes.

                         Le chemin Oron-Bussac ne lui pèse pas beaucoup, que ce soit pour les rencontres officielles ou privées, nous le retrouvons à Bussac au village «les Deaux », chez les amis Pierrette et André.

                                  

Au cours de nos déplacements à Oron, nous faisons connaissance avec :

-          Le professionnel, le ramoneur, le pompier

-          Le sportif et son amour du cheval

-          L’homme de cœur, le bénévole, celui qui est toujours prêt à rendre service.

 

Pendant ces 6 années où nous nous rencontrons, Ami ne nous fait jamais l’économie de son amitié et de son plaisir de recevoir.

Je me souviens encore, ce samedi matin 2 janvier 1982 où après une semaine passée à Oron, nous rentrons en bus vers Bussac alors que la route est gelée. Au croisement, en haut d’Essertes, Ami agite un drapeau suisse et un drapeau français pour attirer notre attention sur les plaques de verglas. Il est encore là, drapeaux en mains, le long du lac de Bret et à Puidoux, toujours pour les dangers de la route.

 

Et puis, un jour nous apprenons qu’il lutte contre une méchante maladie. Nous sommes tous impuissants dans ce combat sauf de lui témoigner notre soutien et notre amitié.

Début juin 87, la nouvelle brutale nous arrive, la maladie a terrassé Ami.

Ami, au prénom si bien nommé, tu es parti bien trop vite laissant en nous un goût d’inachevé et notre tristesse est sans limite lorsque nous t’accompagnons pour la dernière fois dans le temple d’Oron

 

Tu nous manques, Ami !

 


 

 C’était Philippe !

                                    Il a 22 ans lorsqu’il nous accompagne en décembre 1981 à la semaine de ski organisée à Oron. Jamais encore il n’est monté sur des skis, qu’à cela ne tienne dès la première matinée il fonce. Pour s’arrêter c’est simple, on se laisse tomber !

                                   C’est muni de ces quelques rudiments que le lendemain, avec le groupe, il se rend à la station des Paccots et délaissant les dernières recommandations faites aux débutants, il part vers les remonte-pentes avec les skieurs chevronnés. Lors qu’on s’accroche à un tire- fesses pour la première fois, il n’est pas du tout évident, surtout lorsque la pente est très raide, qu’on arrive sans encombre au sommet. Lui, si, pas de problème, un vrai acrobate et le voilà parti à la conquête des pentes enneigées avec son mince bagage de skieur.

                                   Il s’en donne à cœur joie, avec bien sûr quelques chutes ce qui est tout à fait normal, mais rien ne semble l’arrêter.

                                   Pourtant, il est 17 heures, nous sommes au bas de la station et alors que tout le monde est redescendu, nous attendons toujours Philippe.

                                   Les amis interrogés, indiquent bien qu’à un moment de la journée il a été vu ou croisé par les uns ou les autres mais personne dans la dernière heure ne se souvient l’avoir vu. On commence à être inquiet, quand tout à coup, nous voyons notre ami Philippe arriver en boitillant, skis sur l’épaule.

                                   Il nous indique, que probablement, il s’est fait une foulure. En réalité le docteur diagnostiquera une grosse entorse et notre ami Philippe devra garder l’immobilité de sa cheville pendant 48 heures. C’est tout Philippe çà !

                                   Plus tard il fait partie de l’équipe de football de Bussac. Sa formation, il la réalise lors des entraînements. Il ne sera jamais doué d’une grande technique, mais ses qualités naturelles compensent. Sur le terrain jamais il n’économise ses efforts, son maillot il sait le mouiller. Il est fougueux mais pas méchant et lorsqu’il donne un coup de pied à un adversaire, ce qui lui arrive assez souvent, ce n’est jamais pour faire mal mais son empressement et sa volonté d’aller vite lui font manquer le ballon.

                                   Il fait toujours preuve d’un bon esprit. Il n’est pas toujours titulaire au départ d’un match, mais cela ne fait rien, il ne se plaint jamais et lorsqu’il rentre sur le terrain c’est pour rattraper le temps perdu.

                                   Et puis un soir, le 10 octobre 1990 alors que la journée de travail est terminée, il rentre chez son patron au volant d’un camion. Que s’est-il passé ? Nous apprenons qu’il a été victime d’un accident et qu’il est décédé !

                                   La nouvelle est brutale, comme toujours dans ces cas là, mais il faut bien se rendre à l’évidence.

                                   Philippe est parti beaucoup trop vite, sa joie de vivre, sa gentillesse manquent à tous ceux qui le côtoyaient et nous restons tout tristes de ne plus le voir.

  

  

 

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